Un rapport mondial met en garde contre de dangereuses lacunes dans la sensibilisation et la recherche sur la santé respiratoire
- PHA Canada
- 21 juil.
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Pour publication immédiate
Un rapport mondial met en garde contre de dangereuses lacunes dans la sensibilisation et la recherche sur la santé respiratoire
Les auteur-es exhortent à un plan d’action impliquant le public, les responsables politiques, les médecins et les professionnel-les des soins de santé.
21 juillet 2025 — Une nouvelle publication dans la revue scientifique The Lancet Respiratory Medicine du 17 juillet 2025 souligne que les maladies respiratoires sont gravement sous-financées et négligées, ce qui a des conséquences dangereuses pour la santé publique et les systèmes de santé mondiaux.
Les auteur-es de Breathing Barriers: Bridging Lung Health, Research, and Awareness Gaps [Obstacles respiratoires : combler les lacunes en santé pulmonaire, recherche et sensibilisation] signalent que les maladies respiratoires – notamment la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), l’asthme et la fibrose pulmonaire – figurent parmi les principales causes de décès dans le monde et constituent au Canada le troisième motif de recours à l’aide médicale à mourir. À elles seules, les dépenses liées à la MPOC représentent 0,1 % du PIB mondial chaque année. Cependant, le nombre de publications de recherche sur la médecine respiratoire est en baisse depuis des décennies par rapport à d’autres domaines de la santé.
De fait, seuls 4,1 % de tous les articles scientifiques indexés dans PubMed en 2019 portaient sur des maladies respiratoires, soit la proportion la plus faible en 50 ans, signalent les auteur-es.
Une analyse de l’OMS portant sur les subventions de recherche accordées entre 2012 et 2017 a conclu que seulement 2 % des fonds destinés aux maladies non transmissibles sont allés aux maladies respiratoires. De même, les Instituts de recherche en santé du Canada n’ont alloué aux maladies respiratoires chroniques que 4 % des subventions pour les maladies non transmissibles, en 2022, comparativement à 37 % pour les troubles neuropsychiatriques, 21 % au cancer, 12 % aux maladies cardiovasculaires et 5 % au diabète. La répartition des fonds contraste avec les données sur la charge de morbidité, qui montrent par exemple que les maladies respiratoires dépassent le diabète quant aux données sur la mortalité, la morbidité et la prévalence.
« Il s’agit d’un cercle vicieux : la faible sensibilisation du public à propos des maladies respiratoires entraîne une allocation de fonds insuffisante et une faible production de recherche, ce qui perpétue la méconnaissance du public », explique le Dr Simon Couillard, auteur principal canadien de l’article, pneumologue, professeur et spécialiste en recherche clinique à l’Université de Sherbrooke. Le problème est aggravé par l’absence de stratégies nationales et par des politiques de santé obsolètes qui rendent difficile d’obtenir des investissements et d’attirer l’attention du public. « Les maladies respiratoires sont encore captives de discours désuets, et souvent perçues comme une conséquence du tabagisme en dépit du fardeau croissant lié à la pollution, aux risques professionnels et à des conditions non liées au tabagisme, dont beaucoup sont aussi mortelles, voire plus, que le cancer », a-t-il déclaré.
Pour remédier à ces problèmes, les auteur-es proposent une approche en trois volets qui ciblent les médecins, les responsables politiques et le grand public :
Élaborer des cadres nationaux structurés afin d’assurer la cohérence des investissements dans la recherche, de la sensibilisation et de l’engagement politique en matière de santé respiratoire.
Outiller les patient-es pour mener des initiatives qui s’opposent aux politiques de réduction des coûts, améliorent la couverture d’assurance et contribuent à des partenariats de recherche.
Former les médecins et les spécialistes en santé respiratoire à jouer un rôle plus actif dans la sensibilisation du public aux enjeux de santé respiratoire par le biais des réseaux sociaux et d’autres plateformes grand public.
« À ce moment crucial pour la santé respiratoire à travers le monde, nous sommes en mesure d’engendrer de réels changements », affirme la Dre Erika Penz, pneumologue, professeure à l’Université de la Saskatchewan et présidente de la Société canadienne de thoracologie (SCT). « En collaborant avec les patient-es, en remettant en question les politiques qui freinent les soins et en menant des recherches collaboratives, nous pouvons changer le paradigme obsolète qui affecte les priorités et la recherche en santé respiratoire – et stimuler le soutien et l’innovation nécessaires pour les soins respiratoires. »
De concert avec les autres organismes professionnels et de patient-es qui composent la Table ronde pancanadienne du milieu respiratoire, la SCT appuie les efforts de ce groupe international d’auteur-es et ses données importantes sur les maladies respiratoires.
Il est temps de réviser le discours sur les enjeux pulmonaires, de mettre fin à la stigmatisation et de placer la santé respiratoire au cœur des discussions publiques.

À propos de la Société canadienne de thoracologie
La Société canadienne de thoracologie (SCT) est la société nationale de spécialité en pneumologie au Canada et réunit les spécialistes, chercheur(-euse)s, éducateur(-trice)s et professionnel-les de la santé travaillant dans les domaines de la pneumologie, des soins critiques et de la médecine du sommeil. La SCT fait progresser la santé pulmonaire en rehaussant les capacités des professionnel-les de la santé grâce à son leadership, à la collaboration, à la recherche, à l’apprentissage, au plaidoyer et à ses lignes directrices sur les pratiques exemplaires en matière de soins respiratoires au Canada.
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